Traduction de réunions tenues sur :

L’épitre aux Philippiens chapitre 3

Par Arend Remmers

Lecture : Philippiens 3, v.4 à 16.

4 bien que moi, j’aie [de quoi avoir] confiance même dans la chair. Si quelque autre s’imagine [pouvoir] se confier en la chair, moi davantage : 5 [moi] circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu des Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; 6 quant au zèle, persécutant l’assemblée ; quant à la justice qui est par [la] loi, étant sans reproche. 7 Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte. 8 Et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte, à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, 9 et que je sois trouvé en lui, n’ayant pas ma justice qui est de [la] loi, mais celle qui est par [la] foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi ; 10 pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, étant rendu conforme à sa mort, 11 si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts.

12 Non que j’aie déjà reçu [le prix] ou que je sois déjà parvenu à la perfection ; mais je poursuis, cherchant à le saisir, vu aussi que j’ai été saisi par le Christ. 13 Frères, pour moi, je ne pense pas moi-même l’avoir saisi ; 14 mais [je fais] une[1] chose : oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste[2] de Dieu dans le christ Jésus. 15 Nous tous donc qui sommes parfaits[3], ayons ce sentiment ; et si en quelque chose vous avez un autre sentiment, cela aussi Dieu vous le révélera ; 16 cependant, dans les choses auxquelles nous sommes parvenus, marchons dans le même [sentier].

On m’a raconté l’histoire d’une chenille grimpant le long d’un tuteur soutenant une fleur, arrivée en haut, pas la moindre feuille, rien de ce qu’elle recherchait ! Elle dut faire demi-tour, tout son effort avait été vain. L’homme qui me racontait ceci, n’était pas étranger à l’évangile, il avait réussi dans le monde, mais devait constater que sa vie avait été exactement comme le parcours de la chenille : toujours plus haut, mais arrivé au sommet, rien pour le satisfaire.

Pour l’apôtre Paul, c’était tout différent. Sur le chemin de Damas, il avait dû constater que comme la chenille, il était sur un mauvais chemin. Muni de toutes les recommandations, il se rendait dans cette ville pour persécuter les chrétiens, le cœur rempli de haine contre les disciples du Seigneur.

Si quelqu’un pouvait avoir de quoi se glorifier, « si quelqu’un s’imagine pouvoir se confier en la chair, moi davantage » (v. 4) : il avait été circoncis le huitième jour, tout juif orthodoxe suivait les prescriptions de la loi ; il était de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin d’où était issu Saül, le premier roi. C’est aussi une des tribus que nous connaissons encore aujourd’hui qui est remontée de la captivité de Babylone avec Juda et c’est parmi eux que se trouve le résidu dont nous parlent les livres d’Esdras et Néhémie, les prophètes Zacharie, Malachie, tandis que nous ne savons pas ce que sont devenues les autres tribus, déportées environ 100 ans plus tôt.

Il pouvait s’appeler Hébreu des Hébreux, c’est-à-dire qu’il n’était pas seulement un juif fidèle selon la loi, mais il vivait dans la culture juive, parlait l’hébreux quoique sa famille était originaire de Tarse, elle n’avait pas abandonné les coutumes alors que bien des juifs vivant à l’étranger ne parlaient pas l’hébreux. Il pouvait donc se glorifier de tous ces privilèges qu’il avait reçus de par sa naissance. Et combien aujourd’hui sont fiers de leur position de famille, cela peut  même jouer un rôle dans notre vie, n’est-ce pas ?

Puis au verset 6, il parle de ce qu’il s’est acquis lui-même : « … quant à la loi, pharisien ». Il avait été élevé comme jeune homme selon les lois les plus strictes des pharisiens, au pied de Gamaliel, un célèbre docteur de la loi et avait reçu une éducation remarquable. « … quant au zèle, persécutant l’assemblée » : encore quelque chose dont il s’était glorifié, persécuter cette secte apostate, les contraindre à revenir au judaïsme, cela avait été important pour lui. « … quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche » : il pouvait l’affirmer comme homme, pharisien orthodoxe, mais devant Dieu, il n’en était pas ainsi. Il ne faut pas mélanger les deux points de vue. Quelle en est la signification pour nous ? Il s’agit de reconnaitre qu’il peut y avoir actuellement des choses que nous imaginons avoir de la valeur, notre origine, ce que nous nous sommes acquis par nos efforts, aussi au point de vue spirituel être sans reproche. Paul écrit clairement et consciemment que d’un point de vue humain personne ne pouvait le surpasser.

Tout cela, c’était son passé ; comme la chenille, grimper toujours plus haut, mais sur le chemin de Damas, il a constaté qu’il allait à la perdition. Voilà le point de départ de sa conversion : « pourquoi me persécutes-tu ? ». Il est tombé par terre, terrassé par une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil. « … qui es-tu, Seigneur ? », c’était son premier cri devant cette lumière, devant le Seigneur Jésus. « … je suis Jésus que tu persécutes ». Puis vint la première question de Paul, né de nouveau. La première question est celle d’un incrédule, mais quand le Seigneur s’est révélé à lui, il demande : « Seigneur, que dois-je faire ? ». C’est la question d’un croyant, la lumière est entrée dans sa vie et a conditionné tout le reste de son existence. Pour nous aussi, cette question est importante. Un seul peut influencer notre vie et nous diriger dans le chemin : c’est le Seigneur Jésus.

Considérant sa vie passée dans cette lumière, Paul devait dire ce que nous lisons au verset 7. « Mais les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées à cause du Christ comme une perte. » Cela a été le grand tournant dans la vie de Saul de Tarse. Il n’était pas encore apôtre, mais en peu de temps, le Seigneur l’a fait son envoyé. C’est cela au fond la définition d’un chrétien. Et pourtant, combien de chrétiens Satan réussit à endormir ! Le Saint Esprit, par la plume de Paul nous dit : « réveille-toi, toi qui dors, lève-toi d’entre les morts ». Chers amis, nous ressemblons à des morts, quand nous ne suivons pas le Seigneur avec un réel dévouement et que nous nous adaptons au monde. Aux yeux de Dieu, les gens du monde sont morts, le chrétien mondain n’est pas mort, mais il dort. Si l’on considère un champ de bataille où sont couchés de nombreux morts, peut-être un soldat est encore vivant mais inconscient, on ne peut pas le distinguer des autres. Voilà l’image : le chrétien mondain se trouve parmi les morts et devrait être un témoin vivant.

« … ce qui pour moi était un gain » : nous sommes tous concernés, car ces choses n’étaient pas mauvaises en elles-mêmes, il ne s’agit pas du monde, de choses immorales, c’étaient des choses des plus honorables qu’un Juif pouvait rechercher, des choses très acceptables et pourtant, Paul devait dire qu’il était sur un mauvais chemin. Dans Hébreux 12 v. 1 nous trouvons une même pensée « ayant une si grande nuée de témoins qui nous entoure, rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si aisément, courons avec patience la course qui est devant nous ». Il s’agit aussi de la course, le fardeau peut être comparé à ce que nous avons en Philippiens, tandis que le péché ne se trouve pas dans notre passage, le péché qui peut, et veut, nous faire tomber si facilement, nous devons le rejeter.

Ici, il est question de quelque chose que nous imaginons avoir de la valeur, nous mettons notre moi en avant. Paul, avec tout l’honneur qu’il avait, il était au fond au sommet de sa carrière, dépassant de beaucoup ses compatriotes « il avançait dans le judaïsme plus que plusieurs de ceux de son âge » (Galates 1 v. 14), devait reconnaitre que ce n’était rien. Pourquoi ? pas parce qu’il avait réfléchi et soupesé la situation, mais il en voyait la vanité à la lumière de la connaissance du Seigneur, le Fils de Dieu, notre Sauveur. Il connaissait tout ce qui était prédit du Messie dans l’ancien testament. Dans Actes 9 v. 20, nous lisons qu’aussitôt, il prêcha Jésus dans les synagogues, disant que lui est le Fils de Dieu. Comment était-ce possible ? Il n’avait pas eu d’enseignement chrétien. Il n’en avait pas besoin ; il connaissait tous les passages qui parlaient du Messie, il les avait appris comme docteur de la loi, mais jusque-là, il avait toujours pensé que le Messie annoncé n’était pas encore venu et ceux qui croyaient en Lui, il les avait persécutés ; il avait certainement aussi entendu ce que l’on disait du Seigneur et maintenant, toutes ces idées préconçues se dissipaient comme un voile et il pouvait expliquer tous ces passages à la lumière de ce qu’il avait expérimenté. Il pouvait annoncer que le Seigneur Jésus était le Fils de Dieu.

Il voyait sa vie sous un autre jour : les choses qui pour moi était un gain, je les ai regardées à cause du christ comme une perte. Christ était devenu le centre de sa vie, il avait fait le bilan : « pertes & profits». Ce qui lui était apparu auparavant comme un gain, tout à coup, il devait le placer dans la colonne « perte ». Il avait pensé que le Seigneur n’était pas le Messie, le Sauveur du monde, maintenant il devait constater qu’il n’existait pas de plus grand gain : un chrétien est par la foi le plus riche enfant du Père. Et ainsi, il pouvait tirer le bilan et dire « ce qui auparavant était un gain, je les ai regardées à cause du christ comme une perte », il avait trouvé quelque chose d’insurpassable.

« … et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte » (v.8) : la différence avec le verset 7 est une question de temps. Le verset 7 renvoie à Damas, au moment où il s’est vu dans la lumière de Dieu, il y repense depuis sa captivité à Rome. Il est beau de constater qu’au fil des années, sa position n’a pas changé. Et pour nous, est-ce aussi le cas ? Quand nous nous sommes convertis, nous avons vu notre vie dans une nouvelle lumière et avons pu dire comme Paul « le Seigneur est mon gain, le reste, c’est une perte », mais maintenant que nous sommes chrétiens depuis des années, est-ce encore la même chose ? Regardons-nous toutes choses comme étant une perte à cause de l’excellence de la connaissance du christ notre Seigneur ? Pour l’apôtre, c’était le cas, quoiqu’il n’ait aucune liberté en prison et sa conviction était de plus en plus forte. Nous pouvons le déduire en comparant les trois récits de sa conversion dans les Actes.

Dans le premier récit (Actes 9 v. 3) : une lumière brilla du ciel comme un éclair et il tomba par terre. Au chapitre 22 v. 6, où il raconte des années plus tard comment il a été converti : comme j’étais en chemin… vers midi tout à coup une grande lumière venant du ciel brilla comme un éclair. Et au chapitre 26 v. 13 : en plein midi, je vis une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil. Pourquoi la description s’est-elle intensifiée ? Une lumière, une grande lumière, une lumière plus éclatante que le soleil. La parole de Dieu ne s’exprime pas différemment sans raison. Je pense que plus l’apôtre connaissait cette lumière de Dieu, plus elle prenait de l’importance pour lui. Et dans le dernier passage « plus éclatante que la splendeur du soleil », il y a encore une autre pensée. Si l’on pense à Matthieu 17 lors de la transfiguration sur la montagne ou à Apocalypse 1 nous présentant le Fils de l’homme glorifié, il est dit que son visage brillait comme le soleil quand il luit dans sa force. La lumière du soleil, c’est la plus forte que nous puissions nous représenter. Dans Actes 26, l’apôtre décrit cette lumière plus éclatante que le soleil c’est-à-dire qu’il voyait dans le Seigneur plus que le Fils de l’homme glorifié, le chef de la création, cette lumière qui dépassait celle du soleil c’était le Fils éternel, le Fils unique qui est dans le sein du Père. C’est ce qu’il a pu dire à la fin de sa vie « je considère aussi toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus, mon Seigneur ».

Dans le texte original « excellence » signifie qu’il n’existe rien qui puisse le surpasser. Paul ne nous dit pas pour rien d’être ses imitateurs comme il l’est de Christ. Il est le plus grand exemple de croyant sur cette terre,  il n’était pas un homme parfait, mais il faisait UNE chose, c’est ce que nous allons voir plus loin.

Dans ce paragraphe, il nous fait part de son appréciation de sa vie, comme incroyant d’abord, puis converti et enfin comme croyant mûr et âgé : je considère tout sans exception comme une perte. Il n’existe rien sur cette terre, sans parler dans ce monde qui puisse m’aider à connaitre mieux le Seigneur. Paul était radical et conséquent. Et pourquoi ? A cause de l’excellence de la connaissance du christ Jésus. Nous vivons dans un monde où la culture joue un rôle primordial ; celui qui n’est pas instruit aujourd’hui est un nul. Mais le Seigneur a dit : « que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier », c’est une perte, si l’on n’a pas le Seigneur, on a  n’a rien, mais si on l’a, il n’y a rien de plus grand.

« A cause de l’excellence de la connaissance de Christ, mon Seigneur » : nous ne trouvons pas souvent cette expression « mon Seigneur », signe de l’attachement, l’amour pour le Seigneur. Marie Magdeleine qui était particulièrement attachée au Seigneur le dit quand on lui demande au tombeau : « qui cherches-tu ? pourquoi pleures-tu ? parce que l’on a enlevé MON Seigneur », et non pas le Seigneur. Paul le dit ici aussi et nous ? Nous parlons du Seigneur Jésus, mais Mon Seigneur traduit l’amour, l’attachement à sa personne.

« A cause duquel j’ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures » : il désigne par ce terme les choses dont nous avons parlé, il ne s’agit pas du monde, mais ce qui auparavant lui semblait si important, ce qui est considéré par le monde comme ayant de la valeur, que le monde religieux reconnait comme honorable et recherche, il les estime maintenant comme des ordures. Il voyait qu’il avait recherché bien des choses qui l’empêchaient de confesser le Seigneur.

« Afin que je gagne Christ » : voilà son gain ! Des ordures ! c’est un mot dur, mais clair et précis : pas seulement des choses sans importance, mais des ordures, qui souhaite en être chargé ? On s’en débarrasse ! un enfant le comprend, qui veut être sale, se balader avec des ordures ? Tout ce que le monde apprécie, ce n’est au fond que des ordures et chacun comprend que l’on ne veut rien avoir affaire avec cela.

« Afin que je gagne Christ et que je sois trouvé en lui » : son but était d’être en Christ, c’est là qu’il voulait être trouvé et nulle part ailleurs, parce qu’il savait que c’était la part la plus excellente, chacun peut y mettre son nom. Quel amour et dévouement l’apôtre montre ici !

« … n’ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi » (v. 9). C’est ce qu’il avait avant (cf v. 6), ce qu’il considérait comme positif, étant sans reproche, mais maintenant, il ne veut pas de cette justice-là qu’il s’était acquise par des œuvres de loi, mais la justice qui est par la foi en Christ. C’est le sujet de l’épitre aux Romains : la justice de Dieu par la foi. Il ne voulait en avoir aucune autre, car il savait que rien d’autre n’a de valeur devant Dieu.

« Pour le connaitre lui et la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances » (v. 10). L’apôtre ne le connaissait-il pas ? Le Seigneur dit lui-même « c’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé ». L’apôtre connaissait le Seigneur comme aucun autre, ici il donne son intention, son but, le connaitre toujours mieux. Pierre nous exhorte aussi à croître dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur.

Chaque croyant commence à connaitre le Seigneur comme Sauveur, mais est-ce tout ? Il y a deux côtés où il y a croissance. C’est important de Le connaitre comme Sauveur, comme l’Israëlite pouvait faire le tour de l’autel et considérer les différents côtés de l’offrande : l’holocauste, le sacrifice pour le péché, l’offrande de gâteau …tout cela, c’est connaitre les divers aspects de Sa personne, mais il y a plus : savoir qu’Il est aussi notre Bon Berger, notre souverain sacrificateur, notre avocat auprès du Père, notre maître qui a toute autorité sur notre vie, à qui nous devons obéissance, qu’Il est le chef de l’Assemblée, l’Epoux de l’Epouse, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs qui règnera un jour sur toutes choses. Combien de gloires il y a à découvrir dans Sa personne ! Le connaitre Lui, toujours plus et toujours mieux. Mais il y a un autre aspect de la connaissance qu’un jeune converti ne peut pas encore avoir : la connaissance du Seigneur dans la vie de foi journalière. Il est notre aide notre consolateur, notre force, Il est tout ce dont nous avons besoin, notre Berger qui prend soin de nous, tous ces côtés, nous les apprenons dans la vie de tous les jours. Un jeune converti ne peut pas encore le savoir, parce qu’il n’en a pas encore fait l’expérience.

Et Paul ne voulait pas ne pas dépendre du Seigneur dans sa vie, quoiqu’il soit quelqu’un de très intelligent qui pouvait bien mener sa barque, il ne voulait pas déterminer seul sa vie, comme on l’entend aujourd’hui : il faut décider soi-même, être autonome. Mais l’homme n’est pas capable d’autodétermination, il n’en a d’ailleurs pas le droit. Sous le couvert des droits de l’homme et autres affirmations modernes, on sent l’influence de l’athéisme, on met en avant l’épanouissement de l’homme et on oublie Dieu et Ses droits. Aujourd’hui malheureusement, certains professeurs conduisent consciemment nos enfants dans le péché. La jeunesse est instruite dans des choses immorales. Chers enfants, soyez-en conscients. Je ne parle pas de math ou de bio où l’on prône l’évolution, je parle de l’éducation morale dans les écoles, ces branches où l’on conduit à l’immoralité, que ce soit au point de vue sexuel, de l’autorité des parents ou autre. Aujourd’hui, on ne reconnait plus aucune autorité, on pense que l’homme est né libre de décider lui-même de son sort.  Et l’on voit où cela conduit ! Quelle grâce que des créatures faibles et misérables telles que nous ayons un Seigneur et Sauveur qui a eu compassion de nous et nous a conduit dans la lumière, Il veut être notre conducteur jusque dans la gloire éternelle à travers toute cette confusion et péchés de l’homme.

Ainsi donc, l’apôtre voulait connaitre le Seigneur de mieux en mieux. Puis suivent deux expressions « la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances » (v. 10) que nous penserions devoir inverser : d’abord les souffrances puis la résurrection. Non, ce n’est pas exact, car il s’agit ici d’expérience ; pour connaitre le Seigneur en tant que croyant, on a besoin de la puissance de la résurrection dans notre vie de foi. Qu’est-ce à dire ? Lisons Ephésiens 2 v. 4 : « Dieu qui est riche en miséricorde à cause de son grand amour dont Il nous a aimés, alors que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (1ère chose) et nous a ressuscités ensemble (2ème chose) et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes (3ème chose) ». Cela signifie que chaque croyant est vivifié avec le Seigneur Jésus, il a reçu une nouvelle vie, la vie éternelle et il est ressuscité avec lui. Quelle en est la signification ? Regardons au chapitre 1 v. 19 « quelle est l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force qu’il a opérée dans le christ en le ressuscitant d’entre les morts ». Que Dieu ait ressuscité Son Fils d’entre les morts était une preuve de la plus grande puissance pour que Son Saint ne voie pas la corruption. C’était bien différent de la résurrection de Lazare, ressuscité pour retrouver  une vie naturelle. C’était une démonstration de puissance de Dieu dont l’apôtre dit qu’elle agit aussi dans les croyants : la même puissance qui a fait sortir du tombeau le Seigneur corporellement, agit en nous spirituellement – c’est la leçon d’Ephésien – c’est-à-dire que le croyant a en lui une puissance qui le rend capable d’abandonner toutes les choses dont parle l’apôtre. L’homme naturel qui lutte avec ses propres forces en est absolument incapable, car il devrait abandonner tout ce qui fait sa vie et n’aurait plus rien ; il faut donc qu’il y ait quelque chose de nouveau, un nouveau but, c’est le Seigneur, mais  il faut aussi de la puissance, nous savons tous combien il faut de force pour vaincre le péché et tous les obstacles. Et bien, nous l’avons cette force ! Nous ne sommes pas faibles, pensons à l’expression d’Ephésiens « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons ». Si nous sommes faibles, c’est parce que nous l’utilisons si peu et sommes peu reconnaissants d’être ressuscités ensemble avec le Christ. Nous ne sommes plus morts dans nos péchés, mais ressuscités avec Lui, nous avons reçu la force de marcher en nouveauté de vie. C’est ce que veut dire Paul ici dans Philippiens.

Pour Le connaitre, c’était le but, et la puissance de sa résurrection, c’était la conséquence, et seulement ensuite la communion de ses souffrances. Il s’agit des souffrances pour Christ sur la terre qui peuvent être supportées uniquement par celui qui a le Seigneur comme gain et a fait la perte de tout, qui vit dans la puissance de la résurrection. Ce n’est qu’ainsi que nous sommes capables de souffrir pour Christ. C’est pour cela que nous lisons au verset 10 d’abord la puissance de sa résurrection et ensuite la communion de ses souffrances alors que nous penserions le contraire, mais il ne s’agit pas ici de résurrection du corps, mais de l’esprit comme nous le voyons dans Ephésiens 1 et 2.

Au verset 11 nous retrouvons l’ordre dans le temps : « étant rendu conforme à sa mort, si en quelque manière que ce soit je puis parvenir à la résurrection d’entre les morts. ». Paul était prêt à mourir pour le Seigneur, il savait déjà à ce moment-là qu’il en serait ainsi. Il était prêt parce qu’il savait qu’il avait en lui la puissance de la résurrection et ainsi, il expérimenterait la résurrection d’entre les morts, cette puissance qui à la voix de commandement du Seigneur quand Il viendra chercher les siens fera sortir des tombeaux ces millions de croyants. Et Paul ne sortira pas d’un tombeau mais de la poussière, Dieu les ravira tous.

Il y a bien longtemps, on raconte qu’un élève totalement incrédule avait prétendu que cette résurrection était impossible, après 2000 ans, plus rien ne subsiste si le corps n’a pas été embaumé. Le professeur croyant l’a conduit dans la salle de physique, lui a demandé de mettre une pelletée de sable sur la table, a pris un bocal de limailles et l’a renversé sur le sable. Puis il a demandé au garçon de mélanger le tout, celui-ci ne comprenait pas à quoi le maître voulait en venir et s’est exécuté. Alors il lui a demandé s’il était possible de séparer les deux éléments. Bien sûr que non, a-t-il répondu. Le maitre a pris un énorme aimant de l’armoire et immédiatement les limailles attirées par l’aimant sont sorties du sable. Dans la nature, Dieu montre qu’Il peut séparer ces deux éléments, ne peut-Il pas faire sortir de la poussière les morts en gloire ? C’était une image impressionnante de la résurrection d’entre les morts.

Paul souhaitait pouvoir l’expérimenter, c’est un désir que l’on ne peut considérer qu’avec respect, mais il ajoute « je n’y suis pas encore parvenu », c’est-à-dire je ne suis pas encore arrivé au but, je ne suis pas encore passé par la résurrection. Dans un autre passage il dit clairement qu’il attendait l’enlèvement des vivants qui ne devanceront nullement ceux qui se sont endormis à la venue du Seigneur (1 Thessaloniciens 4). Il se sentait pressé des deux côtés : il avait le désir de déloger et d’être avec Christ et d’autre part, il attendait le Seigneur. Nous aussi, nous pouvons avoir la même attitude.

Ce n’était donc pas un doute de savoir s’il l’avait saisi par la foi, cela était certain, mais il n’avait pas encore atteint le but, il n’était pas encore au ciel et aussi longtemps qu’il était sur la terre, il s’appliquait à faire UNE chose. C’est la signification de ce dernier paragraphe. Dans la première partie, il nous donne plutôt l’appréciation des choses et à partir des versets 12 à 16, il montre les conséquences de sa façon de penser.

Nous pouvons l’imiter : « je fais une chose : oubliant les choses qui sont derrière » (v. 14). Paul voulait oublier, non pas le mal, le péché, le deuil, mais ces valeurs honorables qui lui étaient si chères avant et qu’il considérait maintenant comme des ordures. Ne pouvons-nous pas appliquer ceci à tous points de vue ?  Combien souvent ne sommes-nous pas occupés du passé ! Paul nous dit d’oublier ce qui est derrière. S’occuper du péché, des transgressions qui ont été apportées au Seigneur et pardonnées, puisqu’Il a dit qu’Il ne s’en souviendrait plus jamais ou d’autres choses encore, pourquoi y revenir ? Evidemment, nous ne pouvons pas débrancher notre mémoire ni la rendre muette, mais il y a bien des choses du passé dont nous nous occupons inutilement et avec lesquelles nous sommes chargés.

« … oubliant les choses qui sont derrière et tendant avec effort vers celles qui sont devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le christ Jésus ». Paul n’avait qu’un but dans la course : le Seigneur qui en est digne.

Quel merveilleux paragraphe dans lequel l’apôtre nous montre comment un croyant peut vivre à la gloire du Seigneur et aussi pour son propre épanouissement et sa satisfaction ! Voilà le vrai contenu de la vie, tout le reste passera.

Tendant avec effort je cours droit au but : la vie du croyant n’est pas une promenade, nous pensons parfois que c’est une excursion où l’on emporte tout. Non, dit Paul, il y a un prix dans le combat, il prend l’image du sport, et un effort à faire. Mais le Seigneur est digne que nous Lui consacrions ce court moment qu’est notre vie. « … je fais une chose » ! Que le Seigneur nous l’accorde dans Sa grâce !



[1] une, une seule.

[2] litt.: en haut.

[3] hommes faits, comme en 1 Cor. 2:6.